Demander de l’aide

S’il n’est pas soutenu par un tuteur, le jeune arbre se courbe facilement.

Proverbe chinois

Image crédit : pixabay.com

Une autre fleur ne peut amener une autre fleur à s’épanouir à moins qu’elle l’incite par son exemple à reconnaître son droit à l’épanouissement, son droit à la vie, de reconnaître la pensée germe en elle, l’essence première qui lui suggère de s’épanouir, de suivre la vie, ce qui lui ressemble, ce qui lui correspond, ce qui raisonne en elle ! Par un respect des lois naturelles, tout devient alors possible. Si la fleur n’y croit pas et ne reconnaît pas qu’elle a tout ce qu’il lui faut pour s’épanouir, aucune aide ne lui sera d’un grand secours. Reconnaître avoir besoin d’aide, c’est être parvenu à se rapprocher de soi suffisamment pour commencer à s’épanouir.

Vos expériences antérieures ont souvent été douloureuses et éprouvantes, suffisamment pour vous faire rebuter devant l’éventualité de devoir prendre vos responsabilités une bonne fois pour toutes, faire face à la réalité et ainsi assumer les choix qui s’imposent. Vous pouvez être partagé entre deux sentiments, c’est-à-dire appréhender et procrastiner pendant un moment. En même temps, avoir résolument envie de vous en libérer définitivement, de vous défiler même parce qu’il est lourd de trainer un passé toujours présent dans sa vie. Il est difficile de cesser d’exister pour commencer à vivre. C’est pourquoi, au début, il est absolument normal que le courage et la force vous manquent, que vous ne sachiez pas par où commencer. C’est l’instant le plus important de toute la démarche parce qu’il est le plus difficile à entreprendre, il est nécessaire et tout à fait naturel pour débuter du bon pied de reconnaître avoir besoin d’aide et d’en demander. De se donner un élan avant de sauter sur l’autre rive de votre vie. Pourquoi serait-ce si différent d’apprendre à conduire une auto, de sauter en parachute ? Au début, vous avez besoin d’aide pour apprendre à conduire, à faire le grand saut. Puis, progressivement la confiance en vous progresse et c’est l’audace qui vous propulse sur les autoroutes. C’est à vous seul de vous commettre et de vous lancer sur l’autoroute de l’épanouissement personnel. Vous devez avoir confiance en la totalité de vos possibilités.

Avouez qu’avoir besoin d’aide dans une démarche d’épanouissement est le début d’une prise en charge qui demande de l’autonomie. Cependant, les seules choses dont vous dépendrez totalement seront une réelle liberté, un sens des responsabilités, une volonté personnelle et une autodiscipline. Il ne faudrait pas oublier l’engagement à l’égard de votre désir de vouloir faire arriver les choses, ainsi qu’une véritable intégrité. C’est ce qui fera toute la différence au bout du compte puisque c’est toujours vous qui êtes aux commandes de votre vie.

Cependant, vous pouvez être déterminé à entreprendre l’aventure de votre vie, ça, il n’y a pas de doute là-dessus. Mais qu’en est-il du bon chemin que vous voulez entreprendre? Comment saurez-vous si c’est le bon ? Ne serait-ce que de se rendre conscient des risques et des conséquences inhérentes que vous allez devoir affronter. Mais encore comment allez-vous vous y préparer sans vous y sentir appuyé, encouragé, supporté? N’allez-vous pas vous sentir seul et incompris et qu’il serait à la fois rassurant et sécurisant au départ un petit coup de pouce? Et si, au contraire, vous aviez besoin d’aide pour terminer ce que vous avez commencé?

Vous devez absolument reconnaître qu’au début, seul, vous n’y arriverez pas et que cette impression d’impuissance doit venir de vous pour vous ouvrir à autre chose, pour vous laisser aider, pour faire confiance et avoir espoir que tout peut s’arranger. La part de l’individualité (âme) en chacun a le désir d’avancer, mais pas aveuglément, pas sans devoir affronter ses peurs. En étant en mesure d’accepter volontiers toutes possibilités de changements, de vous détacher des résultats, de partir en quête de vérité, de dire oui à la possibilité de vous épanouir, votre personnalité (ego) s’y opposera farouchement.

Comment allez-vous composer avec ces deux grandes forces qui s’opposent en vous? C’est dans l’espoir de pouvoir les harmoniser et de trouver un terrain d’entente qu’elles se complèteront éventuellement. Comment entreprendre le casse-tête de votre vie si vous avez les yeux bandés? Et si quelqu’un venait vous chuchoter à l’oreille : « essaies-en haut, en bas, pas trop, à gauche, à droite », cela serait bien différent n’est-ce pas?

Sans une reconnaissance de tous les aspects et des aptitudes de votre individualité, c’est comme si vous alliez manquer assurément d’essence pour vous rendre à destination. Beaucoup abandonnent après n’avoir parcouru que les préliminaires. Oui, pourquoi voulez-vous entreprendre cette aventure? Ce sont toutes des questions auxquelles vous devrez répondre éventuellement d’une façon ou d’une autre. Sans but, vous allez errer dans l’obscurité ici et là tout en suivant aveuglément les recommandations de votre mental hurlant, votre personnalité (ego) qui n’a que pour but de vous faire éviter toute peur, alors que c’est en les affrontant que vous passerez à travers.

La part de la personnalité (ego) en vous doit baisser les bras devant l’évidence de son ignorance et avouer son impuissance à vous rendre heureux. Laisser ce travail qui revient de droit à la part de votre individualité (l’âme) en vous. Seule la part de l’individualité en vous est en mesure de respecter la disposition dans laquelle vous vous trouvez présentement, à regarder la situation de façon réaliste et détachée.

Mettez au défi votre personnalité et en même temps remettez-la à sa place dans le silence de votre intimité la plus profonde. Tout en étant vigilant et en prêtant attention à vos pensées, vous réaliserez à quel point la part de l’ego vous reproche, vous juge, vous critique, vous diminue et vous fait remarquer vos faiblesses avec un langage souvent vulgaire et grossier, autoritaire et blessant. Plein d’amertume, de colère, de ressentiment… dans cet état personne ne peut se prendre en main de façon éclairée. Si on n’apprend pas à ne pas se perdre de vue, à régler les choses au fur et à mesure qu’elles se présentent, comment parvenir sans aide à se prendre en main?

 

Si vous prenez une fleur dans votre main et la regardez vraiment, cette fleur devient votre monde pour un moment.

Georgia O’keeffe  

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