Un enfant se sent petit face à ses parents, puis face à ses professeurs, à ses frère et sœur plus vieux, à l’égard des adultes. Cette petitesse que l’on a éprouvée étant enfant, on la ressent toute notre vie durant. Cet abaissement de soi que l’on vit face au monde, face à la vie, demeure jusqu’au jour où l’on décide soit de se soumettre à l’autorité ou de s’y rebeller.

Dès que l’on désire être grand nous aussi, c’est qu’on commence à s’identifier au monde des adultes. Plus jeune, l’enfant n’a peur de rien parce qu’il n’a aucune référence, il ne connaît pas le danger. Plus il devient conscient des dangers que le monde des adultes se charge de lui enseigner, plus il a peur. Plus il a de référence négative, plus il se protège et se forme une personnalité. Il se protège au détriment de sa spontanéité.

Peu à peu ses peurs et résistances l’empêcheront de s’épanouir et de créer en toute liberté. Cette personnalité ou ego nous porte à nous réfugier plus souvent qu’autrement dans notre mental. L’enfant cesse d’être intimement relié à ses émotions, il cesse donc de vivre de l’intérieur pour se concentrer davantage, comme on le lui a appris, sur l’extérieur, le matériel, la maison, l’auto.

En somme, il est dans l’image au lieu d’être dans son cœur. Le mental se nourrit de peurs, de résistance parce qu’il a comme tâche de nous protéger. Peu à peu, il érige des barrières qui nous empêchent aussi d’entrer en relation avec les autres, qui nous empêche d’aimer et conséquemment d’être dans la joie de vivre.

Seule l’intériorisation nous fait reprendre contact avec ce petit enfant en nous. Redevenir un petit enfant face à la grandeur de l’univers nous rend la vie plus simple. Cette simplicité est la clef pour une introduction à la spiritualité. Se sentir petit devant la magnificence, la beauté de la nature est sain en soi.

Par contre, si on se sent grand par rapport à cela, je dirai qu’on souffre d’un complexe dont, probablement, je suis le seul à ne pas s’en apercevoir puisque c’est extrêmement désagréable pour les autres. Je ne dis pas qu’un enfant ne peut pas être fier ; un enfant qui est fier ne se sent pas meilleur qu’un autre. Il se retrouve dans la joie de vivre parce qu’il a obtenu ce qu’il voulait. Et ce qui apporte bien souvent de la joie à un enfant, c’est la créativité.

La joie de vivre est l’une des sources d’énergie vitale les plus prodigieuses. Même si elle semble s’avérer être en soi le résultat, après tant d’effort, elle laisse sous-entendre aussi qu’elle est la récompense au bout de la persévérance qu’on a exercée avec détermination. Elle peut également être éprouvée dès le début avant d’entreprendre un projet qui nous tient à cœur et nous alimenter tout au long jusqu'à sa réalisation.

Lorsque nous avons la joie de vivre, c’est que tout va quand même assez bien et ce, dans tous les domaines de notre vie, et que nous maintenons un équilibre de vie assez stable. Les efforts déployés pour la maintenir à flot sont remarquables. Si vous me dites que la joie de vivre est naturelle et que vous l’avez depuis votre jeune âge, vous voulez sûrement dire que vous la travaillez depuis votre jeune âge.

Eh oui, elle se travaille de longue haleine pour se préserver en maintenant l’enfant en soi bien en santé, parce qu’elle se perd si facilement lorsque les peurs embarquent. En fait, cet état d’âme se retrouve dans tous les petits enfants, car nous l’avions tous au départ. Les efforts que nous avons eu à faire auront été pour la sauvegarder, pour nous exercer à la maintenir en santé contre vents et marées

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