Que veut-on réellement insinuer par je suis mon pire ennemi? Conscient de cette réalité indéniable en chacun de nous, je l’ai étudiée afin d’apprendre à l’apprivoiser et de la dissuader.

D’abord, j’endosse volontiers le Dr. Janov lorsqu’il affirme dans Le cri primal ou dans Prisonnier de la souffrance que nous sommes tous à des degrés différents, dans le sens que nos parents n’ont pas pu répondre à tous les besoins de l’enfant, c’est impensable qu’ils y soient parvenu.

Donc, nous sommes tous plus ou moins carencés par des besoins qui n’ont pas été assouvis dans notre enfance. La névrose est en quelque sorte l’illusion que nous pouvons, par des moyens extérieurs à nous, répondre à ces besoins. Nous devenons alors le jouet de nos propres illusions en pensant que soit la drogue, l’alcool, le travail, le magasinage, le jeu ou le sexe puissent combler ce vide existentiel, l’amour du père, la compréhension ou l’écoute d’une mère qu’un individu n’a pas eu, etc.

La relation qu’un individu entretient avec son ego, sa personnalité, se forme pendant cette période. Une identité propre se façonne afin de répondre justement à ces besoins inassouvis qui le font souffrir.

Conséquemment, ils le feront compulser plus ou moins à outrance, par exemple, subtilement dans son travail, à travers les autres, ses enfants, son conjoint, sa famille, de façon à ce que cela puisse passer suffisamment inaperçu afin que personne ne s’en aperçoive.

Se choisir, c’est apprendre à répondre par soi-même à ces besoins, en les reconnaissant d’abord comme tel, par une démarche d’introspection et d’intériorisation. Les outils tels que l’ennéagramme et M.B.T.I. sont d’excellents moyens d’identifier son profil de personnalité mais aussi d’identifier ses carences.

Ce profil de personnalité, l’identité, cette individualité que nous nous formons est en quelque sorte le moyen que nous nous donnons afin de répondre à ce qui nous fait souffrir, ces besoins, désirs ou en-vie. Cet ego sert à nous en protéger, il est notre instinct de survie, il se donne donc comme mission première de nous éloigner de ce qui pourtant nous permettrait de grandir d’apprendre et d’évoluer : notre souffrance.

C’est dans ce sens que nous devenons notre pire ennemi, lorsque nous n’assumons pas à la racine notre névrose personnelle. Nous répétons alors sans cesse les mêmes erreurs en nous attendant à des résultats différents à chaque fois. Ce mal-être récurant nous donne l’illusion que cette personnalité, cette identité, c’est ce que nous sommes.

Foutaise, ce n’est que notre ego! Notre ego a une tendance naturelle à se prendre pour le patron et même parfois pour Dieu. Il est en notre pouvoir de lui redonner la place qui lui revient. Nous ne sommes pas à son service, c’est plutôt lui qui doit être à notre service. Il se nourrit presque essentiellement de peurs, alors que nous nous devons de nous canaliser sur l’amour.

Une démarche d’exploration de soi est composée, d’une part, d’une rétroaction et, d’autre part, d’une auto observation de ce soi disant ego qui n’est pas moi, mais plutôt l’être que j’aspire à être au fond. En développant une observation de façon objective, sans poser de jugement, sans me culpabiliser seulement en étant présent à ce qui est, de quelque façon que ce soit, observer là où j’en suis rendu dans mon cheminement et ainsi constater seulement dans le présent, l’ici et maintenant, mes attitudes et mes comportements.

Le journal intime peut aussi devenir, à la fin de la journée, un moyen efficace de faire ensuite une rétroaction de ma journée et d’en évaluer soit les progrès ou les améliorations à apporter pour la suite.

Se choisir, en fait, c’est redevenir le seul maître de sa vie qui consiste en quelque sorte à m’affranchir de mon pire ennemi, de ne plus être la proie des événements dus justement à l’ego qui ne réagit constamment qu’à cela, l’extérieur, mais d’agir plutôt en fonction de ce que je suis à l’intérieur. L’être, en dépit de l’influence extérieure qui suscite tellement l’attention de l’ego qui ne s’identifie malheureusement qu’à cela, observe et l’ego juge.

Qui de ces deux rivaux obtiendra gain de cause afin que cesse enfin le conflit engendré toujours par l’ego qui ne cherche qu’à diviser et l’être, ou l’âme, cherche à unir. Plus je laisse de l’espace à l’être, plus il évincera l’ego, à force de répéter le processus d’exploration de soi qui est constitué d’observations et de rétroactions.

En fait l’ego, vu autrement, peut aussi être représenté par l’image que vous vous faites de vous-mêmes et qui doit composer avec l’image de ce que les autres se font de vous et des exigences qui viennent avec cela. Ce qu’ils veulent, en fait, c’est que cela concorde avec l’image de ce qu’ils se font de vous.

Mais l’image que vous vous faites de vous-mêmes correspond-elle vraiment avec l’image que les autres se font de vous? Combien de temps encore pourrez-vous jouer ce petit jeu? Ces images que les autres et vous vous faites de vous, est-ce vraiment vous?

Comment pouvez-vous communiquer véritablement si l’individu qui parle n’est qu’une représentation de qui vous êtes en réalité? Est-ce que les autres en majorité seraient également pris dans ce piège labyrinthique dont l’issue demeure encore une image soignée de soi-même?

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